La ventilation n’est efficace que lorsque la paroi thoracique est rigide. La fracture de côtes n’altère pas cette rigidité mais peut, à cause de la douleur, gêner la ventilation profonde et, en limitant toux, favoriser un encombrement pulmonaire.
Le risque le plus grave est lié au volet thoracique: il s’agit d’un enfoncement du thorax qui, en cassant plusieurs côtes à plusieurs niveaux, désolidarise du gril thoracique une partie plus ou moins grande de la paroi (le volet peut être latéral, antérieur. ..). Soumis à des contraintes différentes, le volet peut devenir mobile et avoir des mouvements contraires au, reste du thorax: il s’enfonce à l’inspiration et est repoussé vers l’extérieur à l’expiration. Ce balancement, appelé respiration paradoxale, est très dangereux pour la qualité de la ventilation car il limite les volumes respirés
On peut tenter de stabiliser un peu la lésion en effectuant un bandage serré du thorax ( en position demi- assise si la victime est consciente) ou en couchant la victime du côté du volet. On ne manquera pas, bien sûr, de l’oxygéner à fort débit pour limiter les effets de la diminution des volumes ventilés. Mais ce type de lésion justifie en général l’intervention des secours médicalisés.
Plaie thoracique soufflante
La ventilation n’est efficace que lorsque la paroi thoracique est hermétique. Une plaie thoracique pénétrante causée par un objet contondant, un projectile, peut créer une brèche dans les structures du poumon (alvéoles, bronches…). La plaie laisse alors passer de l’air à chaque mouvement ventilatoire (sous forme de bulles sanguinolentes le plus souvent) d’où son nom de plaie soufflante .
On ne doit pourtant pas boucher cette plaie: cela n’arrête pas le passage de l’air à travers la plaie pulmonaire interne et la fuite risque de créer une dangereuse poche d’air à l’intérieur du thorax (cf chapitre suivant). L’oxygénation du blessé est primordiale en attendant l’action des secours médicalisés.
Épanchement intra-thoracique
Chaque poumon est entouré d’une enveloppe spéciale, la plèvre, qui l’aide à glisser contre la paroi quand il change de volume au cours du cycle ventilatoire (inspiration et expiration). Dans certaines circonstances, de l’air peut passer entre les feuillets de cette enveloppe et créer une poche d’air qui, en gonflant, va gêner les mouvements du poumon et peut être à l’origine d’une détresse ventilatoire : c’est le pneumothorax .
Une telle fuite d’air peut se produire lors d’un traumatisme thoracique (même sans plaie apparente), d’une plaie soufflante, d’un accident de plongée avec surpression de l’air à l’intérieur des voies respiratoires. Elle peut aussi se produire en dehors de tout accident ( « pneumothorax spontané » ) : le diagnostic est alors médical (auscultation, radiographie).
Le rôle du prompt secours est là encore limité mais important: il doit oxygéner la victime en position demi-assise en attendant, s’il existe des signes de détresse, l’arrivée des secours médicalisés.
Moins fréquents et moins dangereux pour la ventilation, des épanchements de liquide peuvent aussi se produire comme l’hémothorax (= sang) en cas de traumatisme.
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