Lors de l’élaboration du MIRSI, ma notion de patient à risque concerné les patients à risque infectieux pris en charge aux urgences, notamment les patients VIH, VHB et VHC.
Or, au cours des trois entretiens, les infirmiers interrogés mettaient d’abord en avant le patient à risque comme le patient violent ou à risque d’être violent, notamment par les patients alcoolisés, les toxicomanes ou les patients psychiatriques.
Cette notion m’a interpellée, car en premier lieu, au cours de mon stage aux urgences, je n’ai été que peu confrontée à de la violence de la part des patients. Je n’ai remarqué qu’une seule agression physique, elle provenait d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer et de quelques réflexions ou agressions verbales provenant de patients mécontents de l’attente.
D’après une étude de la DREES, sur l’attente aux urgences, « l’accueil et l’orientation aux urgences se réalisent dans la demi-heure qui suit l’arrivée pour neuf patients sur dix et le début effectif des soins dans l’heure pour sept patients sur dix »[1], ces chiffres montrent que la majorité des patients se présentant aux urgences ont reçu des soins dans l’heure qui suit leur arrivée ou sont au moins pris en charge par l’IAO.
L’étude explique, également, que « cette prise en charge médicale est d’autant plus rapide que l’état de la personne est jugé grave », ce qui montre l’importance de la présence d’un IAO au sein d’un service d’urgences. En effet, l’infirmière IAO que j’ai interrogée a également identifié comme patient à risque ceux ayant un risque vital, c’est-à-dire ceux ayant « une pathologie assez lourde », ce qui montre bien l’importance de son rôle dans l’organisation des urgences.
Au cours de mes dix semaines de stage, j’ai dû, plus souvent, prendre en charge des patients à risque infectieux que des patients agressifs ou violents. Toutefois, nous n’étions pas toujours au courant de l’état infectieux du patient comme l’explique l’Ide 2 « très souvent on a déjà touché le patient avant même de savoir ».
Cette prise en charge spécifique m’a fortement interrogée au cours de mon stage or au regard des entretiens, je m’aperçois que les professionnels n’ont pas la même vision du risque que l’étudiant.
Les trois entretiens ont montré qu’au quotidien, l’agressivité et la violence des patients envers les soignants étaient très courants et qu’ils adaptaient, alors, leur prise en charge.
En effet, d’après mes recherches, les urgences sont le deuxième service à l’hôpital le plus confronté à la violence de la part des patients. Cette violence morale et physique les amène à vouloir se protéger en étant plus spécifique dans leur prise en charge.
La principale particularité de la prise en charge des patients violents est la contention, qu’elle soit physique ou chimique. Les trois infirmiers interrogés l’ont tous unanimement évoquée en premier lieu, puis ils invoquaient la négociation comme outil leur permettant d’apaiser l’agressivité et/ou la violence.
[1] VON LENEP Franck (DREES), Urgences : sept patients sur dix attendent moins d’une heure avant le début des soins, Etudes & résultats, Août 2015, N°929, p1
Pour en savoir plus :
- La violence aux urgences
- La nuit aux urgences – une population à risque ?
- Définition du soignant face à la prise en charge d’un patient à risque aux urgences
- Définition d’un patient à risque
- Notion de patient à risque aux urgences
- Phase exploratrice du mémoire sur la prise en charge d’un patient à risque aux urgences
- Expériences qui améliorent ou freinent la prise en charge d’un patient à risque aux urgences
- Conclusion Mémoire sur La prise en charge d’un patient à risque aux urgences
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